CAF – FRMF : Qui fait quoi ?
D’après les décisions de la Commission de compétitions interclubs à la Confédération africaine de football (CAF), l’USM Alger, tenante du titre, est déclarée perdante et éliminée de la Coupe de la Confédération CAF. La décision est abusive mais il y a un autre aspect qui dérange. C’est celui intrusif de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) que chapeaute Fouzi Lekjaâ réputé pour avoir une influence directe au sein des départements névralgiques de la CAF. Notamment ceux décisionnels. Et l’affaire USM Alger–RS Berkane ne peut qu’étayer ce constat. Lecture
Par Mohamed Touileb
Jeudi, la Commission d’organisation des Compétitions interclubs et de la gestion du système d’octroi de licences des clubs de la CAF a informé qu’elle s’était réunie pour délibérer sur l’incident survenu lors de la demi-finale ‘’retour‘’ de la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies 2023/24 entre RS Berkane et USM Alger qui était prévue le 28 avril 2024.
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C’était la deuxième réunion en une semaine puisque même le match ‘’aller‘’ devant se disputer le 21 du mois dernier ne s’était pas joué. Et le motif de ce « non-lieu » était le même : une carte expansionniste que la RS Berkane a décidé de floquer sur son maillot en plastron. Dans cette histoire, et selon la réglementation, c’est la formation marocaine qui semblait être en infraction par rapport aux lois en vigueur. D’autant plus qu’elle avait refusé de se présenter sur le terrain pour l’‘’acte 1‘’ à Alger.
Cependant, pour cette double-confrontation, la Commission d’organisation de la CAF a pris les mêmes décisions à savoir : « sanctionner l’USM Alger par un forfait de 0-3 » sur les deux rencontres en plus de « soumettre le cas au Jury Disciplinaire pour d’éventuelles sanctions supplémentaires » et – bien évidemment- déclarer la « qualification de la RS Berkane pour la finale de la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies ».
Des heures d’avances
Quelques heures (et non quelques minutes) plus tôt, la FRMF s’était empressée à se réjouir du fait que la CAF a « considéré l’Union sportive de la Médina d’Alger comme vaincue lors du match retour par trois buts à zéro » en annonçant que « l’équipe de la RS Berkane s’est qualifiée pour la finale de la CAF, où elle affrontera le club égyptien Zamalek en aller le 12 mai courant à Berkane, avant le match retour le 19 mai au Caire ». Mais ce n’est pas ces mesures qui viennent prouver que le Maroc gère la CAF a sa main. C’est plus ce temps d’avance qu’ils ont toujours eu dans ce dossier que ce soit dans leurs relais d’informations sur les réseaux sociaux. Et cela a une explication : ce n’est en rien une question de justice ou de gagner une bataille juridico-sportive par les voies légales. C’est beaucoup plus une preuve que Lekjaâ fait le marionnettiste au sein de la structure confédérale depuis un bon moment.
La TAS doit mettre fin au cirque
Sinon, comment expliquer que la FRMF s’avance à donner le verdict de la qualification de la RS Berkane au détriment de l’USM Alger avant même que la CAF ne ponde son communiqué sur son site officiel ? Dans la logique des choses, l’organe fédéral devait attendre que la CAF statue publiquement avant de « célébrer ».
Mais, apparemment, Lekjaâ aime trop pavoiser et savourer d’avoir le plein-pouvoir à la CAF. C’est aussi une confirmation sur les pratiques peu « fair » constatées depuis un moment du côté de la CAF. Après, cette vantardise risque d’être tempérée, voire anéantie, dans les jours à venir puisque la Fédération algérienne de football (FAF) et l’USM Alger ont saisi le Tribunal arbitral du Sport (TAS) de Lausanne (Suisse) pour tenter de mettre fin à cette manipulation et ce cirque africain car cela n’a que trop duré. La guéguerre n’est pas finie.
M.T.