3 décembre 2024

Il doit montrer plus de rigueur avec l’équipe nationale

Aït-Nouri, comme un penchant pour le superflu…


Depuis sa première sélection en mars 2023 sous la coupe de Djamel Belmadi, Rayan Aït-Nouri a compilé 14 capes. Malgré sa vocation offensive, il n’a toujours pas débloqué ses compteurs buts et passes décisives avec l’EN. De mémoire, son meilleur match était certainement celui contre l’Angola à la CAN 2023. Depuis, on a eu droit à quelques dribbles spectaculaires qui reflètent son génie. Mais c’était tout. En considération de son talent, on peut légitimement s’attendre à plus de sa part. Et il a peut-être intérêt à se bouger. Explications.

Quand il est aligné, il va toujours au bout de son match. Aït-Nouri a sécurisé le flanc gauche de la défense et a permis le glissement de Ramy Bensebaïni dans l’axe de la défense Dz. On peut dire que le renfort est de qualité pour les Verts qui disposent d’un arrière-gauche aux qualités intrinsèques dignes d’un footballeur moderne et qui peut jouer dans n’importe quel grand club.

Les dribbles, c’est bien beau mais…

D’ailleurs, Aït-Nouri suscite, selon les informations en provenance d’Angleterre, l’intérêt de grosses écuries locales comme Liverpool et Manchester City. Titulaire dimanche avec Wolverhampton pour la réception des Citizens, l’ancien pensionnaire de l’Angers SCO a livré une partie correcte. Il a notamment pu mettre les virevoltants Doku et Savinho, qui permutaient constamment sur les ailes, hors d’état de nuire dans un 3-5-2 qui lui permet d’évoluer dans le poste de piston qu’il affectionne tant.

Avec les Wolves, il est, comme le permet le dispositif, très porté vers l’avant. Il se retrouve même dans l’axe sur certaines transitions de contre-attaque. Le dépassement de fonction reste un de ses atouts. Sauf que – parfois – ses prises d’initiatives sont un peu trop « osées » avec l’équipe nationale quand on les compare avec ce qu’il fait en club. On a pu voir cela chez le Togo avec une tendance à user des dribbles dans des zones dangereuses. Aït-Nouri aime les petits-ponts et les virgules. Et il a tendance à les tenter plus avec El-Khadra.

La menace Hadjam

Certes, la galerie aime ça. Mais cela ne doit pas exposer l’équipe au danger. Et, face à de grandes équipes, cela peut se payer « cash ». Qu’on tire les choses au clair, il ne s’agit pas là d’inciter le joueur à enlever cette insouciance qui peut être sa façon d’absorber la pression et de laisser s’exprimer son football. La plus-value d’Aït-Nouri est indiscutable et indubitable.

Après, on peut estimer qu’il devrait canaliser le tout et se montrer plus conscient des enjeux pour la sélection car les erreurs ne sont pas « rachetables » dans la semaine d’après comme avec le club. Et, souvent, c’est les footballeurs les plus « disciplinés » qui finissent par s’imposer sur la durée. On peut penser à Jaouen Hadjam qui revient au premier plan. Avec le maillot algérien, ce dernier s’est montré très adroit en septembre avant de déclarer forfait pour le rassemblement d’octobre. Entre les deux latéraux, l’écart peut s’amenuiser même si Aït-Nouri est le choix numéro 1 de Vladimir Petkovic à la faveur de son CV. Le relâchement n’est pas permis car Hadjam se montre plus rigoureux et plus dans la recherche d’efficacité que le spectacle. C’est une question de priorités.

M.T.

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