Farès Chaïbi, à utiliser à bon escient
En juin dernier, Farès Chaïbi était l’absent remarquable de la liste de Vladimir Petkovic pour les matchs face à la Guinée et l’Ouganda. Malgré de grandes qualités, le milieu offensif n’a, en raison d’une utilisation pas toujours judicieuse, pas pu s’imposer en sélection alors qu’il est brillant en Bundesliga avec l’Eintracht Francfort. Le sélectionneur des Verts n’a pas semblé convaincu de son potentiel apport. Mais sa présence en sélection sonne comme une logique immuable.
Par Mohamed Touileb
En termes de talent et de qualité, difficile de trouver mieux. D’ailleurs, pour sa première saison en Allemagne, Farès Chaïbi s’est vite adapté au football allemand faisant un total de 37 apparitions, dont 29 comme titulaire, pour 4 buts et 12 passes décisives.
Meilleur que Yamal et Simons
Ailleurs, on s’enflamme pour les Lamine Yamal (pépite du FC Barcelone) ou encore Xavi Simons (RB Leipzig), titulaires avec l’Espagne et les Pays-Bas à l’EURO-2024. Parallèlement, les performances de Chaïbi ne sont pas amplifiées par l’effet de loupe. Pourtant, on parle du joueur de moins de 21 ans ayant créé le plus d’occasions dangereuses (16) durant l’exercice écoulé. En effet, dans les cinq grands championnats en Europe, aucun footballeur de son âge n’a fait mieux dans ce registre. Ainsi, il domine le top 3 que complètent Simons (14) Yamal (13). Malgré ces statistiques non négligeables, Petkovic n’a pas inclus l’ancien sociétaire du Toulouse FC dans le « squad final » du dernier rassemblement en juin. Et on peut dire qu’il n’y avait pas d’argument valable pour cette décision… étrange. L’explication du successeur de Djamel Belmadi, qui avait fait des pieds et des mains pour le convaincre de porter la tunique Dz, était la suivante : « Certes, Chaïbi a bien terminé la saison, mais son niveau a manqué de constance. Autrement dit, il y a eu des hauts et des bas. C’est un jeune joueur avec un avenir prometteur, mais il doit redoubler d’efforts pour revenir en sélection. »
La détermination de revenir
Bien que frustré par cette mesure, Chaïbi ne semble pas perdre son objectif (revenir très vite chez les Fennecs) de vue. D’ailleurs, même pendant les vacances, il a décidé de suivre des séances de travail spécifique avec Valentin Beasse, préparateur physique, qui l’a déjà connu en sélection d’Algérie. Dans une Bundesliga très exigeante sur le plan athlétique et tactique, il faudra être d’attaque dès le début.
De plus, il faut savoir que l’Eintracht Francfort va disputer l’Europa League UEFA et que l’opus 2024-2025 s’annonce éreintant pour les organismes. Cela nécessite d’être au taquet athlétiquement afin que le corps assimile la charge des matchs. Chaïbi sait tout ça. Et il ne veut pas de retard à l’allumage. D’autant plus que les choses sérieuses commenceront dès septembre pour l’EN qui amorcera sa campagne de qualifications pour la CAN-2025 avec 6 rencontres qui se joueront sur les 3 premières dates FIFA de la saison à savoir septembre, octobre et novembre.
Après l’indignation suscitée par son absence en juin, on peut s’attendre à ce qu’il retrouve les rangs d’El-Khadra dès septembre car ça avait un peu grondé lorsque son nom ne figurait pas parmi les convoqués. Ceci étant, on peut reconnaître que Chaïbi doit prendre plus d’initiatives avec la sélection. Pour cela, il faudra l’utiliser à son poste de prédilection : milieu offensif gauche. A la CAN-2023, Belmadi l’avait clairement plombé en le faisant jouer sur la droite. C’était le même mode d’emploi contre la Somalie. Conséquence : le natif de Lyon a semblé gêné par cette obligation de jouer à contre-nature. Aujourd’hui, il a un palier à passer. D’ailleurs, à ce sujet, on peut dire que le géant Bayern Munich et le Borussia Dortmund, finaliste de la dernière Ligue des Champions UEFA, sont sur ses traces. C’est pour dire qu’on ne parle pas d’un footballeur « moyen ». Et ça, Petkovic doit le comprendre. A moins qu’il regarde le football par un autre prisme.
M.T.