Petkovic, management par la psychothérapie
Même si son discours peut paraître un peu froid et carré, Vladimir Petkovic ne voit pas ses joueurs comme des machines. Et cela s’est – encore une fois – vu dans la composition de la liste de novembre. L’aspect psychologique et la compatibilité avec la vie de groupe prennent une place considérable dans les critères de sélection. Décryptage.
Par Mohamed Touileb
On commencera par les gardiens de buts. On aurait pu croire que le fait qu’Alexandre Oukidja, sollicité pour sortir de sa retraite internationale par le Bosnien en septembre dernier et contesté au FC Metz, allait sauter des plans. Mais il a été maintenu dans les plans du sélectionneur après avoir raté le dernier rassemblement pour blessure.
Soutien indéfectible pour Atal
En défense, il y a Youcef Atal qui reste – manifestement – le choix numéro 1 aux yeux du chef de la barre technique Dz. Et ce malgré le fait qu’il ne soit, à cause de son arrivée tardive lors du mercato, pas enregistré avec Al Sadd SC pour disputer le championnat de la Qatar Stars League (QSL) se contentant de disputer des matchs de Ligue des Champions asiatique (AFC). Suffisant pour qu’il lui tende encore une fois la main comme c’était le cas en septembre lorsqu’il était encore sans club après la fin de son contrat de 6 mois avec Adana Demirspo (Süper Lig/Turquie). «Par exemple, j’ai déjà aidé Atal quand il était sans club. Je l’ai toujours fait avant de venir en Algérie. Mon vécu me confirme que c’est une chose qui aide les joueurs», indique Petkovic avant d’ajouter : «Atal, il n’est plus blessé, il a joué 60 minutes même si il n’est toujours pas qualifié pour jouer en championnat avec Al Sadd. Du coup, je lui donne encore un coup de main».
Farsi a été plus prompt que Weiser, et ça compte
Toujours au poste de latéral droit, l’ancien driver de la Suisse a décidé de ne pas faire appel à Mitchell Weiser dans l’immédiat. La raison est que Mohamed Farsi a été plus prompt à décider de jouer pour l’Algérie en changeant de nationalité sportive, de la canadienne à l’algérienne. De plus, le pensionnaire de Columbus Crew (Major League Soccer) a été très convaincant pour sa première titularisation au Liberia en septembre. Et, a priori, le fait d’avoir déclaré forfait pour le stage d’octobre n’a pas vu l’envie d’essayer Weiser primer. Le processus de sélection semble cohérent. Aussi, il y a l’envie de garder une certaine stabilité dans les rangs. On retiendra le maintien de Ramiz Zerrouki au milieu de terrain malgré des prestations en demi-teinte. Cela s’explique aussi par les forfaits dans ce secteur comme ceux de Boudaoui ou encore Aouar. Himad Abdelli, et c’était attendu, a été choisi comme nouvelle option puisqu’il n’a jamais joué sous les ordres de Petkovic.
Fait notable aussi : la réhabilitation de Farès Chaïbi malgré une relation froide avec le successeur de Djamel Belmadi depuis le stage de mars. L’absence du milieu offensif lors des 3 derniers stages avait suscité de nombreuses interrogations. Surtout qu’il évolue dans un championnat de première catégorie, à savoir la Bundesliga. Le paradoxe veut que Petkovic le rappelle alors qu’il a perdu sa place de titulaire et ne joue plus constamment avec l’Eintracht Francfort.
Le désamorçage du dossier Chaïbi et l’intégration de Chiakha
La présence de l’ex-Toulousain reste une intime conviction pour l’entraîneur de l’Algérie qui assure n’avoir eu «aucune demande ni aucune pression. Pour la liste, je me base sur la compatibilité avec les joueurs du groupe. Chaïbi je l’avais convoqué en mars». Une manière bien adroite pour clore la polémique. Le désamorçage s’est bien passé et les choses sont rentrées dans l’ordre entre les deux hommes. Du moins publiquement.
Par ailleurs, Petkovic cherche aussi à mettre certains en confiance à l’instar du néo-Fennec Amin Chiakha. Malgré le fait qu’il n’évolue constamment qu’avec la réserve du FC Copenhague (Danemark), il a été sélectionné pour intégrer l’EN. «Chiakha peut avoir un grand avenir pour le football algérien. C’est vrai qu’il n’est pas encore à 100% un joueur prêt pour la sélection, mais on va pouvoir le tester. Il s’agit d’un choix pour les 10 prochaines années», déclare le technicien de 61 ans. Il se projette assez loin. Ce qui témoigne de son envie de durer au poste.
M.T.