C’est sans façon !
Le CHAN-2024, que devraient organiser le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, s’écrit au conditionnel. Tout comme les dernières éditions de la CAN, les infrastructures ne sont pas prêtes pour le rendez-vous continental. Dès lors, la Confédération africaine de football (CAF) se retrouve dans l’embarras pour assurer la tenue de la 8e édition du CHAN. L’idée de se tourner vers l’Algérie émerge. Mais il ne faut pas s’attendre à ce que l’éventuelle requête de sauvetage aboutisse.
Par Mohamed Touileb
La cassure entre le board de la CAF et l’Algérie, comme pays ou comme Fédération de football (FAF), est là. La plaie ne se fermera pas de sitôt. Ces dernières années, l’équipe nationale et les clubs Dz ont connu certaines péripéties qui laissent croire qu’il y a une sorte de dénigrement et de décisions abusives qui résultent d’un lobbying anti-algérien indicible. L’épisode le plus remarquable reste la façon dont le dossier algérien pour abriter les CAN-2025 et 2027 a été traité par le Comité Exécutif de l’instance confédérale que manipule Fouzi Lekjâa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRFM).
La main qui tape ne doit pas être serrée
On se souvient aussi de la manière dont les votants s’étaient désolidarisés de Djahid Zefizef lorsqu’il postulait pour un poste au ComEx de l’organe « cafien » pour permettre au Libyen Abdelhakim Al Shalmani d’être reconduit comme représentant de la zone Nord-africaine (UNAF) au sein de l’instance continentale. Par ailleurs, il y a eu l’affaire de l’USM Alger, exclue de la demi-finale de la Coupe de la Confédération CAF sans prendre en compte la réglementation en vigueur, pour l’affaire l’opposant à la RS Berkane pour un maillot qui devait être non-conforme aux lois. Il est clair que la CAF n’a pas vraiment de considération pour l’Algérie qui a toujours montré une disposition franche pour « servir » l’Afrique.
D’ailleurs, pour le CHAN-2023, les autorités de notre pays n’ont pas lésiné sur les moyens pour offrir une 7e édition de très haute qualité. Ce qui est un tournoi de seconde catégorie a été organisé avec des infrastructures de haut standing que peu de pays peuvent offrir. A partir de là, on pensait que Patrice Motsepe, qui a abusé des louanges avec une hypocrisie écœurante, et son équipe allaient sérieusement faire cas la candidature de l’Algérie pour la CAN-2025. Même si les stades Ammar (dit Ali-La Pointe) de Douéra et celui de Hocine-Aït Ahmed (Tizi-Ouzou) n’étaient pas encore « exploitables » et ne faisaient pas partie du dossier.
Un parc de stades grandissant
Aujourd’hui, les deux enceintes sont opérationnelles et le Maroc, désigné hôte de la CAN-2025, accuse un retard dans les préparatifs. Heureusement que l’édition en question a été décalée d’une année pour des raisons de planning FIFA. Comme la CAN, le CHAN connaît aussi un problème de disponibilité immédiate des stades dans les trois pays désignés comme abris de la messe africaine. Cela contraindra probablement la CAF, qui n’a même pas fixé de date finale pour la tenue de la compétition, à chercher une autre terre d‘accueil pour ce rendez-vous. Et il y a l’éventualité de se tourner vers l’Algérie afin de sauver la séquence 2024. Toutefois, on le sait déjà, les responsables de notre pays ne vont certainement pas accepter que notre nation soit un bouche-trou dans le continent alors qu’elle dispose de beaucoup de commodités sportives qui font de l’Algérie un acteur actif et influent de la balle rond en Afrique. Aujourd’hui, le rapport des forces doit changer avec l’arsenal de stades dont commence à disposer l’Algérie. Et ça, la CAF doit le comprendre.
M.T.