FAF : Un retrait en guise d’offensive
La Fédération algérienne de football (FAF), présidée par Walid Sadi, a entériné, samedi dernier lors de la réunion du Bureau Fédéral (BF), la décision de ne pas disputer le CHAN 2024, reporté à 2025. Dans le PV, l’instance ne s’est pas trop étalée sur le sujet. Il y avait comme une envie de faire passer un message : le tournoi, que l’Algérie avait brillamment abrité en 2023, ne représente pas (et c’est concrètement le cas) un grand événement aux yeux de la FAF. C’est aussi une démarche qui marque une certaine cassure avec la Confédération africaine de football (CAF) qui s’est servi de l’Algérie pour booster cette compétition sans intérêt.
Par Mohamed Touileb
«Le bureau fédéral a pris la décision de ne pas participer à cette compétition et de réorienter les efforts et moyens en direction des jeunes catégories, masculines et féminines.» La FAF s’est contentée de ce petit passage pour acter le retrait de l’Algérie de la 8e édition du CHAN 2024 que vont abriter le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda du 1er au 28 février 2025.
Difficile de faire mieux que 2023 avec pareils délais
A vrai dire, cette épreuve doit retrouver son gabarit réel de quasi non-événement car c’est notre pays qui lui a donné une certaine ampleur et une médiatisation sans précédent lors de la défunte séquence qui a vu le Sénégal être sacré devant l’Algérie coachée par Madjid Bougherra.
D’ailleurs, depuis la fin du challenge, notre EN A’ a été gelée. Il fallait donc désigner un nouvel entraîneur et reconstituer une sélection. Le tout en moins d’une année. Et la structure fédérale a conclu que les délais sont très courts pour présenter une équipe compétitive qui puisse réaliser un meilleur résultat qu’atteindre la finale.
Le casse-tête du calendrier
Aussi, il y a la contrainte de devoir faire une halte pour le championnat pendant le CHAN parce que certains clubs peuvent avoir plus de 5 éléments convoqués avec les A’. Au mieux, la Ligue de football professionnel (LFP) pouvait ajourner certaines rencontres. Mais, pour un championnat qui a souvent eu du mal à être dans les clous, avoir un paquet de matchs en retard n’aide pas à terminer la Ligue 1 Mobilis dans les meilleurs délais. Surtout que nos quatre clubs engagés dans les épreuves interclubs (Ligue des Champions et Coupe de la Confédération CAF), à savoir le CR Belouizdad, le MC Alger ainsi que le CS Constantine et l’USM Alger), sont qualifiés pour la phase de groupes. Ce qui laisse présager un chamboulement de l’agenda.
Au-delà de l’aspect programmation, il y a un autre paramètre, et il est certainement principal, qui a poussé la FAF à faire l’impasse sur ce rendez-vous, c’est le manque de considération montrée par la CAF face à tous les efforts consenties en 2023. Cette année-là, l’Algérie avait donné une poussée au CHAN avec de gros moyens et des infrastructures de haut standing mis à la disposition de Patrice Motsepe et son organe continental.
FAF – CAF : L’entente n’est plus cordiale
Évidemment, notre pays cherchait à démontrer qu’il était en mesure d’organiser la CAN 2025 pour laquelle on s’était porté candidats croyant (naïvement ?) que la décision allait être impartiale pour désigner l’hôte de ladite édition. D’autant plus que Motsepe s’était attelé (hypocritement ?) à présenter des garanties dans ce sens. Finalement, le Maroc avait déjà tout ficelé en coulisses. Ayant eu vent du camouflet, les autorités algériennes ont ordonné à la FAF de retirer la postulation.
A partir de là, les relations Algérie – CAF se sont résumées au statut de membre affiliés. Sans plus. C’est pourquoi Walid Sadi et son bureau ont décidé de prendre une certaine distance. De toute façon, tout le monde sait que tant que Fouzi Lekjaâ est là, il n’y a aucune proximité réelle qui pourra se créer entre l’Algérie et le vaisseau amiral du football en Afrique. Somme toute, la démarche de passer un trait sur le CHAN est logique et on ne peut que la saluer.
M. T.