Walid Sadi ou le risque zéro
La 46e Assemblée Générale de la Confédération africaine de football (CAF) se tient ce mardi à Addis-Abeba (Ethiopie). Walid Sadi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), s’est rendu sur les lieux deux jours avant le rendez-vous. L’idée est certainement de tâter le terrain dans l’optique de se présenter au vote du Comité Exécutif (ComEx) qui devrait être renouvelé après les élections du président de la CAF le 12 mars prochain. Après, on n’est pas certains que le patron de la FAF ose s’aventurer en terrain miné.
Par Mohamed Touileb
Il est clair que l’Algérie n’a plus de poids au sein de la CAF depuis l’ère d’Issa Hayatou qui avait une certaine proximité avec Mohamed Raouraoua, ancien boss de l’instance fédérale Dz. Depuis près de 10 ans, on cherche à se replacer dans une CAF où le lobby marocain use de toutes les voies et les failles de la réglementation pour jouer les gros bras et gagner des batailles « géo-politico-sportives ».
Lekjaâ a déjà sorti la déblayeuse
Ce fût le cas avec l’obtention de l’organisation de la CAN 2025 alors que le dossier algérien semblait plus séduisant sur le plan infrastructurel et celui des moyens logistiques. Aussi, il y avait l’affaire de l’USM Alger avec la RS Berkane dans laquelle le club algérien a dû boycotter la demi-finale de la Coupe de la Confédération CAF car le représentant marocain avait décidé de jouer avec un maillot floqué d’une carte du Maroc qui annexe le Sahara Occidental. Malgré cet écart, venu piétiner les amendements en vigueur, le club n’a même pas été sanctionné. C’est même les Usmistes qui ont été contraints de payer une amende en raison de leur retrait de l’épreuve. Pourtant, ce dernier devait être légitime. Tout cela montre que Sadi n’a pas encore accès aux mécanismes pour obtenir gain de cause. Pour l’instant, tous les accès semblent bloqués. Et Sadi aura pour mission de percer les plans et se trouver des alliés pour l’avenir. La mission s’annonce très compliquée dans les circonstances actuelles sachant qu’un important scrutin se profile et que Lekjâa veut déjà permettre à Abou Rida de prétendre au fauteuil du boss en succession de Patrice Motsepe qui n’a toujours pas décidé (il ne devrait pas) s’il va se représenter ou pas.
Pas assez de temps pour refaire le retard
En tout cas, il y aura probablement du changement au sommet. Surtout que Veron Mosengo Omba, secrétaire général de la CAF, a des casseroles qu’il traine et qui devrait lui coûter son poste. De ce fait, Motsepe se présenterait sans son appui face à Lekjaâ qui voit en Abou Rida une carte fiable. A condition de faire passer le vote pour le changement de la réglementation et l’abrogation de la limite d’âge de 70 ans pour les candidats. Dans cette lutte pour le trône, Sadi reste spectateur car il n’a même pas de poids à l’UNAF qui compte bénir la postulation d’Abou Rida. Voir le premier homme de la FAF devenir un acteur majeur au sein de l’organe amiral du foot en Afrique n’est certainement pas pour tout de suite. Surtout que l’échec cuisant de Zefizef face à Al Shalmani, qui était contesté dans son pays (Libye) et poussé à la démission de la présidence de la fédération récemment, montre que l’écart à refaire est grand. En si peu de temps, Sadi ne peut pas faire de remontada et risque un nouvel affront qui rendra son fauteuil fragile.
M.T.