Pas le moment de vivre sans Mahrez
A l’approche de la date FIFA de juin qui sera marquée par les deux matchs importants dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 face à la Guinée et l’Ouganda, Riyad Mahrez n’a toujours pas donné d’indications sur son avenir en sélection. Même si l’on peut affirmer que le gaucher n’a pas encore tranché sur cette question, on peut dire que la tendance est pour qu’il continue l’aventure jusqu’à la CAN-2025, au minimum. Et les raisons pour qu’il poursuive sont nombreuses.
Par Mohamed Touileb
L’été dernier, Mahrez a décidé de quitter l’Europe et le « haut niveau » pour rejoindre l’Arabie saoudite. L’Algérien était l’un des joueurs ciblés par le coup de filet saoudien visant à donner une nouvelle dimension au football local.
Le gros chèque et le salaire proposés par Al-Ahli SC étaient difficiles à refuser. Surtout que le natif de Sarcelles a dépassé la trentaine et qu’il avait tout gagné (ou presque puisqu’il lui manque un Mondial des clubs et une Supercoupe UEFA) dans le Vieux Continent sachant qu’il évoluait au sein des Citizens. Là-bas, il a remporté tous les titres possibles en Angleterre avant de (finalement) se poser sur le toit de l’Europe et décrocher la Ligue des Champions UEFA devenant le deuxième algérien seulement à soulever la Coupe aux grandes oreilles après le légendaire Rabah Madjer.
Moins dribbleur certes mais toujours efficace
Si Mahrez a pu rallonger son CV en club, ses dernières prestations avec l’EN n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes selon de nombreux Algériens. Ces derniers attendaient bien plus de la part de l’ex-pensionnaire de Leicester City. Et ils ont estimé qu’il n’avait pas vraiment l’âme du capitaine et d’un joueur déterminant qu’il devrait être. Surtout qu’il n’avait pas pesé lors du match barrage contre le Cameroun, ni à la CAN-2021 quelques mois auparavant avant de traverser la CAN-2023 sur la pointe des pieds faisant l’objet de vives critiques.
Après ce tournoi raté, Mahrez a décidé d’informer Vladimir Petkovic, le nouveau sélectionneur en succession de Djamel Belmadi, qu’il ne souhaitait pas être appelé pour le rassemblement de mars. De là, les spéculations étaient lancées concernant son avenir à El-Khadra. Parallèlement, avec Al-Ahli SC, il a semblé retrouver un peu de maîtrise dans une Saudi Pro League d’un niveau plus qu’appréciable et que les spécialistes considèrent comme le meilleur championnat du Golfe, voire en Asie.
Un trou d’air avec l’EN mais…
Aujourd’hui, le Fennec compte 11 buts et 10 passes décisives dans une ligue qui regroupe certains joueurs de qualité. A commencer par Cristiano Ronaldo (9 offrandes) qu’il devance au classement des passeurs et un Karim Benzema qui fait moins bien que lui en matière de scoring (9 pions). Même s’il est moins spectaculaire et moins dribbleur, Mahrez garde une certaine efficacité. C’est le cas aussi avec l’EN puisque, de toute son histoire, la sélection n’a pas connu un meilleur passeur que lui avec 33 passes D.
Aussi, le numéro 7 des Guerriers du Désert et le 2e meilleur buteur en activité (31 réalisations) derrière Islam Slimani et à 5 longueurs de AbdelhafidTasfaout, attaquant de métier. C’est vrai que Mahrez n’a pas pu peser sur les 8 derniers matchs. Même sur le plan stat’ avec 1 petite passe décisive seulement. Et elle était face à la sélection A’ du Togo en amical. Mais il faut relever qu’il n’y a pas de relève fiable à ce poste.
Pas de successeur fiable pour le moment
On aurait pu penser qu’Ounas aurait fait l’affaire. Mais sa situation en club (Lille OSC) et son départ proche vers le Golfe viennent brouiller les plans. Même chose pour Bouanani qui a du mal à faire décoller sa carrière. Pour sa part, Hadj-Moussa n’a pas encore la carrure pour jouer en équipe nationale et vient tout juste de passer un palier en signant au Feynoord Rotterdam dans un championnat néerlandais loin d’être majeur dans le classement des ligues européennes. Alors que des échéances importantes se profilent, l’équipe nationale a clairement besoin de la présence d’un joueur de la trempe de Mahrez dans ses rangs.
Peut-être qu’il ne sera pas amené tout le match à cause d’une condition physique déclinante. Mais il est certain que sa présence au sein du groupe et la place qu’il a dans le football algérien et aux yeux de certains jeunes internationaux ne peut être que bénéfique. C’est à Petkovic de trouver les mots pour le convaincre de revenir. Et ça, c’est une autre paire de manches.
M.T.